Rares sont les voitures (ou les motos) de police circulant à Bamako.
La majorité des policiers que j'ai vus ici se tiennent en-dessous de petits toits de toile sur lesquels il est écrit Police. Ils portent des berrets noirs et des uniformes bleus. Ils surveillent la circulation, sifflet au cou, prêt à intervenir en cas d'infraction. C'est plutôt l'impression qu'ils aimeraient nous laisser croire. En réalité, mes observations m'amènent à conclure qu'ils passent la majorité de leur temps à discuter entre eux.
En discutant avec la population, j'en ai appris plus sur ces hommes de loi. Premier constat, un peu comme chez nous, les policiers ne sont pas bien perçus, mais pas pour les mêmes raisons. Beaucoup de gens avec qui j'ai discutés m'ont dit que les policiers sont corrompus... jusque dans leur quotidien !
Glisser 1000 francs (environ 2.50$) à un policier permet d'annuler une infraction de la route, à ce qu'il parraît. C'est une bonne partie du salaire de certains policiers. Il faut bien nuancer, bien entendu, car ce ne sont pas tous les policiers qui agissent ainsi. La raison de cette corruption est due à leur maigre salaire.
Le gouvernement tente actuellement de corriger la situation. Maintenant il y a des inspecteurs qui se déguisent en civils, ayant comme principal objectif de vérifier la légalité des policiers, surtout aux douanes, où les pots-de-vins permettent de passer d'importantes commandes à faible coût. J'ai appris que, dernièrement, environ deux cents policiers ont été mis à la porte pour corruption. De plus en plus de policiers ont peur d'agir dans l'illégalité.
Anecdote de policiers
En direction vers le centre-ville, sur une route très achalandée, nous étions tous assis dans une boîte de pick-up ouverte, par faute de manque de camions pour nous transporter. Nous avions peur de nous faire surprendre par la police. Quelques minutes plus tard, un pick-up de police nous dépasse. Il y avait une dizaine de policiers dans la boîte, certains étaient même debout parce qu'il n'y avait pas assez d'espace. Un simple coup de volant trop sec de la part du conducteur en aurait projeté plus d'un sur la chaussée ! Le temps qu'ils passent devant nous, ils ont présenté aux filles quelques sourires charmeurs et commencé à se présenter. Illégal d'être 6 en arrière d'un camion à une vitesse d'environ 80 km/heure ? Je ne crois pas !
Bravo David. Voilà une anecdote intéressante. Comme quoi les policiers se ressemblent, peu importe le pays où l'on se trouve. Mais on ose quand même croire que la majorité d'entre eux tentent de faire du bon travail; en tout cas, c'est ce qu'on espère...
RépondreSupprimerBonne continuation!
Guy & Célyne
Allô David,
RépondreSupprimerJe serais curieuse d'observer la conduite de véhicules sur les routes rock'n'roll du Mali où les radars sont loin d'être les rois du contrôle de la circulation et de l'émission de contraventions contribuant à la perte de points d'inaptitude sur un permis de conduire.
Pourrais-tu t'informer à ce sujet et nous en glisser quelques mots?
Merci et à bientôt!
Anne-Marie
C. Desjardins