"Maudits taxis !" qu'il m'arrive de dire quand j'ai envie de marcher en paix et que j'entends klaxonner un taxi. Les taxis klaxonnent TOUT LE TEMPS à la vue d'un blanc. "Il doit être perdu ce blanc s'il marche dans la rue comme ça!" doivent-ils se dire. Et les taxis, ce n'est pas ce qui manque ici! Même dans les rues de terre, des taxis s'y aventurent, à la recherche de clients. Et quand le klaxon ne semble pas nous faire broncher, ils ralentissent pour nous demander si nous avons besoin d'un taxi. Il y en a même qui passent devant nous, et, à l'improviste, comme ils viennent de nous voir reviennent à la charge à reculons pour nous faire signe de venir. J'ai même eu connaissance de quelques taxis, clients à bord, nous demandant si nous avions besoin de leurs services. Un client blanc, c'est l'occasion, pour un Taximan de se faire un peu plus d'argent. Je vous explique pourquoi.
Vous vous rappelez de mon billet sur la négociation ? Le prix d'une course de taxi, ça fonctionne comme ça aussi. Il faut négocier le prix avant d'entrer. Une fois le prix négocié, il ne change pas, à moins d'un incident majeur. Bref, c'est bien différent de chez nous où le temps joue contre nous et fait augmenter le compteur.
Quand on ne connaît pas le prix réel du point A au point B, c'est là qu'on risque de se faire avoir en payant jusqu'à trois fois le prix. Les taximans profitent beaucoup de cette ignorance. Bien souvent, c'est en discutant avec un Malien qu'on sait si on s'est fait avoir. Connaître les prix, ça permet de pouvoir mettre ses limites dans la négociation. Il ne veut pas aller en bas de 750 francs ? Pas de problème, nous allons négocier avec un autre taxi, ce n'est pas ça qui manque ici ! Des fois, nous pouvons négocier avec trois taxis avant d'en arriver à un prix raisonnable. Saluer et se présenter en bambara est un atout incroyable pour gagner la confiance du conducteur.
Les discussions avec les taximen peuvent être très enrichissantes ou très rigolotes. J'ai appris de l'un d'eux qu'ils doivent louer leur voiture, s'ils n'en ont pas. La location varie entre 10 000 et 15 000 francs par jour. Ils commencent leur journée très tôt, vers 5-6 heures et terminent souvent vers minuit. Il n'y a pas une centrale d'appels. Non, non, ils doivent eux-même trouver leurs clients. Et ce n'est pas la compétition qui manque ! Bref, les taximen travaillent très fort, mais obtiennent quand même, parraît-il, un bon salaire.
"Maudits taxis !" ; Ces exclammations de ma part font bien rire mes collègues. J'apprend graduellement à enlever ce concept, qu'est la paix, la tranquilité auditive, de mon existence quand je marche dans les rues de Bamako. Il en vaut mieux ainsi, sans cela je risque de maudire les taxis jusqu'à ce que ma voix me lâche !
lundi 25 mai 2009
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David, selon ce que tu écris, j'ai l'impression que tout le monde essaie de flouer tout le monde à Bamako. On se demande si leur bonne humeur ou leur gentillesse n'est qu'une autre façon de négocier ou de retirer un autre bienfait quelconque...
RépondreSupprimerAs-tu cette impression?
Désolé. J'ai oublié de signer le commentaire précédent.
RépondreSupprimerGuy
La plupart des achats se font par négociation, donc à la base il n'y a pas d'arnaque. Il faut connaître les prix et ensuite on ne se fait plus avoir. Je crois que cest parce que les gens d'ici croient que les blancs sont riches et sont prêts à payer plus cher. quand ils voient qu'on connaît le prix, ils acceptent généralement l'offre.
RépondreSupprimer-David