lundi 8 juin 2009

Chez les Malinké, à Siby*

Tel que promis, il y a de cela quelques temps, je vous raconte la fin de semaine que nous avons passée lors de notre mi-stage. Il est possible que je répète un peu ce que les autres ont déjà raconté... car ça m'a pris du temps avant de trouver les mots pour vous raconter notre périple.

Samedi le 30 mai
Nous sommes partis le matin en sotrama de la tour d'Afrique vers le centre-ville de Bamako pour prendre un second sotrama en direction de la route de Guinée. Nous sommes arrivés à Siby en fin de matinée et un monsieur bien gentil nous a conduit au campement Kamadjan pour qu'on puisse déposer nos effets et réserver nos chambres. Les gens du campement nous ont accueilli chaleureusement et nous ont fait visité les petites cases rondes en banco avec des toits de chaume. Nous avons choisi de prendre 2 cases qui avaient chacune 3 lits simples et des moustiquaires. Les douches et les toilettes étaient en plein air, c'est-à-dire sans toit! Sur le site du campement, il y avait également des plates-formes en bois pour installer des matelas et dormir à la belle étoile. Une fois nos bagages déposés, nous sommes allés au marché de Siby avec ses étalages de produits locaux, babioles de toutes sortes et tissus colorés. Le marché de Siby est en fait le plus grand marché de la région du Mandé.

Le Mandé est la terre natale du grand Soundjata Keita, fondateur de l'empire du Mali qui, dit-on, est disparu en 1255. Il se serait noyé dans le fleuve Niger et se serait ensuite réincarné en hippopotame, signifiant MALI en bambara. Le Mandé est aussi une région où sont exploitées les ressources aurifères. Ce sont principalement les Malinké, peuple d'agriculteurs et de chasseurs, qui habitent cette région assez fertile.

Après le marché, nous sommes allés faire une randonnée pour nous rendre à la grotte de Fanfaba avec un guide fort sympathique, Noumouké. Il nous a raconté l'histoire de la grotte dans laquelle coule perpétuellement une source d'eau. Au temps de la guerre avec les Peuls, les femmes et les enfants de la région se cachaient à l'intérieur de la grotte pour se protéger des attaquants. Les arbres camouflaient l'entrée de la grotte, ce qui la rendait invisible. Aussi, les pythons, oui, oui, les serpents..., protégeaient l'entrée de la grotte.

Au retour de la randonnée, nous sommes arrêtés au restaurant La Calebasse pour nous reposer et prendre des rafraîchissements. En fin de compte, nous sommes restés là toute la soirée et nous avons mangé un coucous aux légumes incroyablement bon! L'ambiance était extra: relaxe et agréable (avec un peu de musique). Seule chose, le service était très long... En effet, du moment où nous avons commandé à celui où nous avons reçu notre plat, 2 bonne heures se sont écoulées. Mais, l'attente en valait la peine... Puis, comme il faisait bien chaud dans nos petites cases au campement, nous avons été quelques-uns à dormir sous les manguiers et le ciel étoilé.

Dimanche le 31 mai
Nous nous sommes levés très tôt dimanche pour partir en randonnée avant que la chaleur ne s'installe. Nous avons déjeuné sur le bord de la route dans une "gargotte". Puis, nous sommes partis en randonnée botanique avec Noumouké jusqu'à l'arche de Kamadjan. Selon la légende, Kamadjan, qui était un guerrier de Soundjata Keita, aurait percé la montagne d'un coup de poing pour montrer sa force et son courage. Nous nous sommes aussi rendus à un endroit dans un contrefort de la montagne où des sacrifices d'animaux étaient et sont encore perpétrés, car les gens pratiquent encore les rites animistes. Le paysage si beau... comme en témoignent les photos que nous avons mises sur le blog.

Au retour de la randonnée, nous nous sommes reposés. Puis, nous sommes retournés au restaurant La Calebasse pour célébrer le 25e anniversaire de Claudia. Ce fut une soirée bien agréable! Cependant, au cours de la nuit, Katia et moi nous sommes faites réveiller par David qui a été malade à côté de nous. Il n'a pas été capable de se rendre à la toilette à temps! Beurk! Ce fut assez pour me donner mal au coeur à mon tour... mais mon estaomac s'est replacé et j'ai pu me rendormir. Par contre, au milieu de la nuit, j'ai été reveillée par des éclairs et le tonnerre qui semblaient se diriger vers nous. Nous avons alors rentré notre matelas et moustiquaire dans la case et avons tenté de dormir. Il faisait tellement chaud!

Lundi 1er juin
Après la nuit de sommeil chambardée par l'indigestion de David et l'orage qui se préparait à nous tomber sur la tête et qui, finalement est passée ailleurs, nous avons décidé de prendre la journée relaxe. David a dormi tout l'avant-midi et les filles ont jasé sous un manguier... C'était vraiment chill! Pendant que David dormait, nous sommes allées à La Maison du karité où nous avons vu comment le beurre était extrait des noix de karité. Puis, nous sommes allées aider les femmes à emballer les savons de karité. Nous avons évidemment fait des achats pour encourager les femmes, mais surtout, parce que ça sentait bon!

Après un petit lunch de tiga dégué (riz sauce aux arachides), nous sommes partis en sotrama en direction de Bamako. En chemin, nous avons dû arrêter sur le bord de la route car nous étions au milieu d'une espèce de tempête de vent et de pluie. Nous avons même vu des toits de chaume s'envoler au vent. Disons que c'était intense!

Arrivés dans le district de Bamako, nous avons pris un 2e sotrama pour aller au centre de Bamako. Comme c'était "l'heure de la descente" (l'heure de pointe), les sotramas en direction de Faladié Sema étaient tous bondés. On a fini par trouver un taxi pour Claudia et Katia, et Lucie, David et moi, avons pris un sotrama, bien entassés comme des sardines! Notre périple s'est donc terminé lorsque nous avons déposé notre petite bagage à la maison. Ce fut une aventure palpitante pour notre petit groupe qui sortait presque pour la première fois de l'enceinte de la capitale malienne!

2 commentaires:

  1. Bonjour Élise...

    Voilà un très beau récit que tu nous offres, et superbement écrit en plus! Tout est là, rien ne manque : on a l'impression d'y être allés, nous aussi... Merci!

    Guy

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  2. Élise,

    Merci de nous avoir fait une petite place dans tes bagages pour nous emmener sur cette route magique avec toi.

    J'en profite pour te subtiliser un de tes savons au beurre de karité à l'audeur incomparable qui doivent sentir meilleur que ceux qu'on achète chez nous.

    Également, le couscous aux légumes devait être on un peu plus exceptionnel. J'en ai pris une bouchée à ton insue!

    À bientôt!

    Anne-Marie C.

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