Par mes rencontres, je recueille les histoires des peuples maliens, des différentes familles et des régions du pays.
Je vous en raconte une, courte, mais qui est la source d'une grande division entre deux familles au niveau de l'amour. Il se peut très bien que certains détails de l'histoire soient déformées par ma mémoire.
Ces familles tant divisées sont les Dogon et les Bozo.
Il y a très longtemps de cela, deux frères, tous deux Dogon, marchaient ensemble dans le désert. Ils étaient près d'un fleuve (ou d'un oasis? d'une rivière ?) Ils étaient perdus (je crois) et les ressources de nourriture se sont épuisées. Les deux frères étaient, vous vous en doutez bien, affamés. Face à ce problème, l'un d'eux décida d'offrir la chair de l'une de ces cuisses pour qu'ils puissent survivre. Ils mangèrent... Mais, par ce sacrifice, un froid est né entre les deux : la honte.
Le frère qui ne s'était pas sacrifié a donc continué son chemin. Il a gardé son nom de famille, Dogon, et est devenu (ou demeuré?) agriculteur. L'autre est resté près de l'eau. Il a changé son nom de famille : Bozo. Il est devenu pêcheur.
La honte entre deux frères s'est transmise d'une génération à l'autre, jusqu'à nos jours. C'est pourquoi il est extrêmement rare (voire même impossible ?) de voir un mariage entre un Bozo et un Dogon. Plusieurs personnes m'ont raconté qu'ils ont connu des gens des deux familles ayant voulu se rapprocher (dans le lit...), mais dès qu'ils ont franchi la chambre à coucher, la maison s'est mise à branler, comme lors d'un tremblement de terre. Il semble donc qu'une malédiction brouille les liens amoureux entre eux. Malgré tout, les deux familles se respectent énormément.
Des contes comme celui-ci fourmillent au Mali. Ils entretiennent des mythes et croyances modifiant le cours de l'existence de chacune et chacun. Les connaître me permet de mieux saisir toute la richesse qui se cache derrière chaque famille. Une richesse que chacun s'amuse à entretenir, fiers de connaître la racine de leur existence.
vendredi 15 mai 2009
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