Le quartier dans lequel j'habite fourmille de chiens.
Chaque matin, chaque soir, il y en a tellement que je dois regarder où je marche pour ne pas en écraser un sous mes sandales et même si je frôle un museau par-ci, par-là, ils restent zens. Ils sont éparpillés dans la rue, recroquevillés sur leur propre fourrure brune comme la terre, à moitié-endormis, épuisés par l'ennuie peut-être. Ce doit être un jeu que les chiens se sont inventés pour passer le temps; jouer aux caméléons et attendre d'être découverts. De l'attention de la part des hommes, ils aimeraient tellement en recevoir... mais ici, le chien est comme les morceaux de verre sur le mur entourant le milieu familial : un simple outil de protection contre les intrus.
Par ma courte présence ici, j'ai vu des gens les caresser un peu, par moment, mais sans trop s'y attarder. S'ils deviennent trop amusés et énervés, on lève la main pour les faire reculer. La culture de l'animal de compagnie ne semble pas exister chez le Malien. On aime le chien pour son utilité j'ai l'impression, c'est-à-dire faire semblant d'être méchant car en réalité, derrière les jappements colériques d'un chien malien se cachent souvent un chien apeuré, prêt à fuir devant la menace humaine. Et des chiens en fuite dès que mes pas s'approchaient d'eux, j'en ai rencontrés plusieurs ! Ils étaient peut-être moins endormis que ceux que je rencontre soirs et matins ?
Même ce qu'on leur donne à manger diffère. Un chien malien dirait à un chien québécois le voyant manger de la viande en canne : "Au nom de Allah ! Pourquoi ne manges-tu pas le riz comme moi ?"
Je me dis parfois que la vie de chien ne semble pas facile, mais je me réconforte quand, à l'aube, je les vois énergiques et amusés à courir dans tous les sens à la poursuite de petits oiseaux de nuit tourbillonnant au-dessus de nos têtes.
David,
RépondreSupprimerTu me fais penser au peintre qui transpose sur sa toile tout ce qu'il voit. Tes textes sont multicolores...
Célyne (ta tante)
David,
RépondreSupprimerJe veiens de lire ton texte sur la vie de chien à Bamako.
Selon ce que m'ont rapporté des Occidentaux et des Africains ayant vécu sur le continent noir assez longtemps, il n'y a pas que le rapport avec les chiens qui soit différent.
Observe bien la vie autour de toi:
Apparammment qu'en Afrique, on vit beaucoup dans le présent, on se rappelle le passé masi, par contre, l'avenir ne fait pas partie intégrante du quotidien comme c'est le cas en Occident. On ne planifie pas l'avenir!
Dans les rapports hommes-femmes, la camaraderie couramment existante au Québec, n'existe pratiquement pas.
Et selon les dires d'une connaissance provenant de ce continent, l'homosexualité est complètement tabou. Amnysitie Intenationale traite d'ailleurs de ce contexte dans son site.
Si je me trompe, fais-moi le savoir!
À bientôt.
Anne-Marie C.