mardi 2 juin 2009

Brusque changement de température*

Dimanche soir, peu de temps après avoir célébré avec entrain la fête de Claudia au restaurant La Calebasse, nous dormions tous à l'extérieur, en-dessous des manguiers et des étoiles, protégés des moustiques grâce à nos moustiquaires. La nausée m'a prise entre ses griffes, m'empêchant de dormir. Je la sentais monter. Je me suis donc précipité vers le lit de Katia pour lui demander la clé de notre case. Totalement endormie, elle n'a rien compris du tout : "La clé... quelle clé?" Trop tard, j'ai vomi. Je me permet de censurer les détails.

Une nuit à combattre quelque chose d'invisible à l'intérieur de moi, je comprenais maintenant ce que la majorité de mes collègues de stage ont vécu il y a plus d'une semaine. J'ai roulé d'un côté et de l'autre à la recherche de la meilleure position possible, mais il y avait cette maudite planche de bois, un peu plus élevée que les autres, qui me travaillait le dos. Le vent s'était levé. Les éclairs s'approchaient du campement. Nous avons tous décidé de retourner dans nos cases, matelas et moustiquaires à la main. Finalement, il n'a pas plu. Résultat : la chaleur ne fut que plus terrible à supporter.

Ce n'est qu'au petit matin que j'ai pu fermer l'œil jusqu'à notre départ pour Bamako, vers 13 heures. Pour quitter Siby, le sotrama était notre seule option.

(Comme d'habitude) nous étions entassés dans le sotrama. Le soleil tapait fort. J'étais près de ma fenêtre pour que le vent rafraîchisse mon cœur au bord du déversement. Et pendant ce temps, un gros sac de coton rempli de je-ne-sais-pas-quoi attirait plus d'une trentaine de mouches.

Après avoir fait le plein à une station service et après avoir déposé une femme convoquée au commissariat (et qui criait sans arrêt dans le sotrama), une énorme bourrasque de vent nous a assaillis pendant que nous faisions un arrêt pour recueillir un client.

Le vent était si fort que tout le paysage est devenu rouge de terre. Là où nous étions, il n'y avait que deux ou trois petites maisons de pierres (ou de terre?) aux toits de paille. En quelques secondes, une partie d'un toit s'est envolée. Le sotrama se faisait un peu bousculé, toujours immobile. "Est-ce que nous allons nous envoler ?" me suis-je dit plus ou moins sérieusement.

Ce moment me fascinait, car la température a chuté en un claquement de doigts. Il faisait environ 45 degrés, si ce n'est pas plus, et je dirais que ça a tombé à au plus 20 degrés ! C'était si rafraîchissant que j'en ai perdu ma nausée.

Une fois le vent tombé, le chauffeur a démarré le sotrama : direction Bamako! Le paysage était si différent : l'eau de pluie s'écoulait dans les champs, créant par moment de petits ruisseaux rougeâtres. Et le vent, lui, était si frais pour le coeur, ai-je découvert le meilleur médicament contre la nausée ?

PS : Aujourd'hui, je suis en pleine forme. De plus, la fin de semaine à Siby était merveilleuse ! Elise et Claudia écriront prochainement sur ce thème :)

3 commentaires:

  1. Salut David!

    Content d'apprendre que tu as aimé ton week-end à l'extérieur de Bamako. Dommage que tu aies été malade pendant un certain nombre d'heures. J'espère que Katia a pu se rendormir suite à tes « expulsions » involontaires... En fait, si ce malaise n'est pas le résultat d'une soudaine attaque de paludisme, il est sans doute dû à la chaleur constante que vous devez tous endurer sans arrêt, vous qui n'êtes pas habitués à ce genre d'aggression. Tu sais, j'ai déjà vécu une expérience de chaleur semblable en Grèce, dans les montagnes situées au nord d'Athènes (il y a déjà bien longtemps de cela). Par ailleurs, je trouve fascinant cette espèce d'inversion de météo que vous avez subie. Enfin, Célyne et moi sommes tout à fait persuadés que, en dépit de la chaleur, des nausées et du vent, tu garderas bientôt un souvenir tout à fait extraordinaire de tout ce qui t'arrive en ce moment au Mali.

    Guy et Célyne

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  2. Salut David,

    Tu as bien passé le test pour être un bon citoyen résistant sur le continent africain!!!

    Tel que relaté dans ton récit, c'est bien l'"hivernage" accompangé de l'"harmattan" qui vous aluent. Rituels saisonniers de la météo en ce continent plein de surprises!

    Je t'ai fait parvenir, dans ce blogue, des infomations sur les talibés, une cause humanitaire dramatique en Afrique de l'Ouest.

    Porte-toi bien et à bientôt!

    Anne-Marie C.

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  3. David tu vas mieux ?..j,espère que tu n,as pas trop éclaboussé ma petite Katia dit Tanta ???
    Quel aventure !!! Tu as une belle façon de nous faire vivre vos journées..lâche pas !!

    Danielle

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